Catalogue d’œuvres - Mode d’emploi et conventions

Réaliser un outil sous forme de base de données à partir d’un texte publié au XVIIIe s. obéit à des règles et des conventions qu’il convient de présenter en préambule. En outre, assurer la cohérence et l’homogénéité d’une base de données afin de la rendre accessible doit parfois enfreindre certaines normes éditoriales nous exposant de la sorte à la critique. La proximité avec l’œuvre du comte de Caylus a nourri chacun des choix que nous nous apprêtons à justifier.

Notices d’œuvres extraites du Recueil d’antiquités

1. Identification

• Dénomination

Cette rubrique indique la dénomination choisie par Caylus. Afin d’assurer la cohérence de la base de données et permettre son interrogation, nous avons choisi une option critique privilégiant l’homogénéité du vocabulaire à partir d’une liste de mots employés systématiquement par Caylus pour désigner une catégorie d’objets.
Prenons un premier exemple, Caylus désigne les intailles par l’expression « pierres gravées » ou « pierres gravées en creux » ; il emploie parfois la tournure suivante « agate gravée en creux en cornaline ». Nous avons dès lors choisi d’imposer l’appellation de « pierre gravée en creux » en trahissant ainsi le texte, restituant par ailleurs l’indication du matériau « cornaline » dans la rubrique « matériau ».
Prenons un deuxième exemple, celui des statuettes. Caylus les nomme « figure », désignant tout autant des statuettes anthropomorphes que zoomorphes. Il utilise parfois le terme de « petit bronze », qui évoque à la fois l’objet et le matériau, comme il est encore parfois l’usage aujourd’hui. Dans un souci d’homogénéité, nous avons utilisé le terme de « figure » quand il s’agissait d’une statuette et celui de la fonction dans le cas de l’instrumentum.

Le dernier exemple concerne l’emploi de « monument » que Caylus utilise aussi bien pour désigner une porte monumentale qu’un pendentif en or. Dans la mesure du possible nous n’avons pas gardé ce terme, préférant le mot récurrent employé pour désigner une œuvre similaire.

• Matériau

Cette rubrique désigne le, ou les, matériaux donnés par Caylus.

• Dimensions

Nous avons retranscrit les dimensions telles que Caylus les donne en fin de notice sans procéder à une équivalence en cm, donnée dans la notice d’œuvre actuelle.
« Echelle 1 : 1 », quand le dessin est donné à l’échelle.
« Se reporter à l’échelle donnée sur la gravure », quand l’échelle est mentionnée sur la gravure.

• Commentaire descriptif

Nous avons conscience que cette rubrique, très hétérogène, nous expose à la critique. Ses faiblesses sont multiples. Elle visait à l’origine à réaliser une synthèse des notices les plus longues du Recueil d’antiquités ou bien à citer le très court paragraphe consacré à l’œuvre. Nous avons ainsi associé des citations, indiquées entre guillemets, et des synthèses, en essayant de conserver l’esprit de son auteur, de la notice rédigée par Caylus. Outre les oublis inhérents à cette vaste entreprise, nous sommes parvenus à un résultat qui ne répond pas exactement à la hauteur de nos attentes. Si dans la plupart des cas nous sommes parvenus à un contenu qui reflète la notice rédigée par Caylus, cette rubrique ne prétend pas remplacer la lecture de l’œuvre originale. Nous avons choisi par ailleurs de transcrire les citations en français moderne afin de rendre possible l’interrogation dans le texte. Le Recueil d’antiquités est d’ailleurs accessible sous sa forme numérique par le biais de la Bibliothèque numérique de l’INHA (en mode image) et de la Bibliothèque nationale de France (en mode texte, disponible en 2013).

• Remarques

Ce champ désigne les remarques de Caylus portant sur une considération d’ordre général, le plus souvent une technique.

2. Documentation

• Bibliographie

La bibliographie utilisée par Caylus suit en principe les normes éditées par l’Année Philologique. Un important travail demeure concernant les allusions de Caylus aux sources littéraires antiques, qui sont plus le fruit du travail d’érudition de ses contemporains que de lui-même. Les citations sont celles des éditions du XVIIIe s. ou antérieures.

• Œuvres comparées

Ce champ désigne des œuvres mentionnées par Caylus à titre de comparenda.

3. Document étudié par Caylus

• Type de reproduction

Un choix de case à cocher indique si Caylus a eu connaissance de l’objet ou d’une reproduction et un menu déroulant mentionne le type de reproduction.

• Histoire matérielle de la reproduction

Ce champ évoque le mode de production de la reproduction et la manière dont Caylus se l’est procurée.

4. Histoire matérielle de l’objet

• Provenance

Ce champ correspond au lieu de découverte de l’objet indiqué par Caylus ou par ses correspondants. Les objets découverts à Rome soulèvent un certain nombre d’interrogations. Nous ne sommes pas sûrs que les pièces proviennent de fouilles ou bien du marché de l’art. Paciaudi comme Caylus ne sont pas souvent bien précis à ce propos.

• Date de découverte

Ce champ correspond à la date à laquelle l’objet a été découvert.

• Lieu de conservation

Ce champ correspond au lieu de conservation de l’objet à l’époque de Caylus.

• Histoire matérielle de l’objet

Ce champ concerne aussi bien le mode d’acquisition que la date d’acquisition, au sens large l’histoire matérielle de l’objet telle qu’elle est connue de Caylus.

• Commentaire critique

Ce champ indique les sources utilisées par Caylus qui proviennent essentiellement de sa correspondance.

Notices modernes des œuvres

Les objets sont renseignés à l’aide d’un formulaire comprenant plusieurs champs.

1. Identification de l’objet

• Domaine

Ce champ correspond aux divisions traditionnelles de la recherche archéologique et du classement des collections : Architecture, Armurerie, Cartes et plans, Céramique, Coroplastie, Epigraphie, Glyptique, Instrumentum, Ivoirerie, Mosaïque, Numismatique, Objets de parure, Orfèvrerie, Peinture, Sculpture, Sigillographie, Textile, Toreutique, Verrerie. Nous avons tenu compte aussi bien de la forme que du matériau. Ainsi
Par exemple : un vase en argile est enregistré en céramique, tandis qu’un vase en alliage à base cuivre est enregistré en instrumentum.
Par exemple : une stèle funéraire inscrite et figurée est répertoriée dans le domaine épigraphie et sculpture.

• Dénomination

Ce champ correspond à la dénomination usuelle de l’objet.

• Technique/Matériau

Ce champ regroupe deux types d’information : le(s) matériau(x) employé(s) pour la fabrication de l’objet et la (ou les) technique(s) qui ont subordonné sa réalisation sans toutefois mentionner l’ensemble des techniques pour éviter d’alourdir le champ.
Nous avons choisi d’employer l’appellation « alliage à base cuivre » en lieu et place de « bronze » pour souligner d’une part la richesse des alliages cuivreux que comprend la collection et d’autre part pour couvrir l’ensemble des périodes.

• Description

Ce champ concerne une description réactualisée de l’œuvre, comprenant une analyse stylistique et/ou fonctionnelle, de même qu’une explication de la datation.

• Dimensions

Les dimensions sont données en centimètres, ce qui correspond à l’ensemble de la collection, hormis les monuments d’architecture dont les dimensions sont données en m. Quand l’objet n’a pas été retrouvé, nous donnons les dimensions fournies par Caylus en cm, selon la table de correspondance suivante : 1 ligne = 0,23 cm ; 1 pouce = 2,71 cm ; 1 pied = 32,5 cm ; 1 palme = 12,65 cm.

2. Analyse de l’œuvre

• Civilisation

Plusieurs choix s’imposaient pour classer les objets selon leur aire culturelle d’appartenance. Nous avons privilégié le terme « d’art » pour désigner une production située dans une aire culturelle précise. Nous avons conscience du caractère incongru de ranger un peson de métier à tisser dans la catégorie « art romain », par exemple. Nous employons le terme « art » au sens de « technè », de production, de savoir.

• Période

Plusieurs choix s’imposaient pour classer les objets selon la période de leur production. Nous avons choisi d’utiliser les termes les plus fréquemment employés par la communauté scientifique dans les publications.

• Datation

En dépit de l’intérêt de cette rubrique, nous ne l’avons pas systématiquement rempli en raison des difficultés inhérentes aux collections d’érudits dont les œuvres sont le plus souvent sans contexte de découverte. Plusieurs critères interviennent dans la datation : analyse stylistique, contexte de découverte, épigraphie. Les datations sont expliquées dans le champ description.

• Lieu de fabrication

Outre la différence entre le lieu de découverte et le lieu de fabrication, cette rubrique n’est pas systématiquement remplie. Nous avons estimé pouvoir remplir la rubrique quand nous étions en possession d’éléments suffisamment solides pour formuler l’hypothèse concernant le lieu de fabrication.

3. Inscription

• Langue/écriture

Ce champ concerne le choix de la langue ou de l’écriture de l’inscription gravée sur les œuvres épigraphiques.

• Inscription

Ce champ qui concerne seulement les œuvres épigraphiques, n’est pas systématiquement rempli. Nous avons retranscrit en priorité des inscriptions latines et grecques et leur traduction pour répondre à une facilité technique. Nous envisageons dans l’avenir de traiter également les inscriptions hiéroglyphiques et cunéiformes sous forme de retranscription ou bien de photographie.

4. Lieu de conservation

• Lieu de conservation

Ce champ correspond au lieu de conservation actuel de l’objet. Quand ils sont connus, nous indiquons tous les lieux de conservation du plus récent au plus ancien.

• Numéro d’usage

Le numéro d’usage peut correspondre aussi bien à un numéro d’inventaire qu’à un numéro d’usage qui sert à identifier l’objet.
Quand l’objet est conservé dans les réserves du Cabinet des Médailles et ne possède pas, ou ne possède plus, de numéro, nous indiquons « s.n. » (sans numéro) et nous lui avons attribué un numéro « Caylus ».
Quand l’objet est conservé dans un autre musée et ne possède pas de numéro d’inventaire ou bien si le numéro d’inventaire ne nous est pas connu, nous avons indiqué « s. n. ».

• Mode et date d’acquisition

Ces champs ne sont pas systématiquement renseignés faute d’être en possession de toutes les informations. Si l’œuvre a été acquise à plusieurs reprises, nous avons recensé l’ensemble des données du plus récent au plus ancien. Quand il est indiqué « Anciens fonds », cela signifie que l’historique de l’objet a été perdu.

5. Documentation

• Œuvres comparées

Les comparenda, dont la liste ne prétend pas à l’exhaustivité, nous permettent de justifier une datation, une identification ou bien d’évoquer des œuvres qui appartiennent à un même contexte de découverte. L’œuvre de comparaison est identifiée par une publication de référence.

• Bibliographie

Cette rubrique concerne les ouvrages de référence concernant l’objet ou l’œuvre. Quand les pièces n’ont pas encore fait l’objet d’une publication, nous avons indiqué « inédit ».

6. Commentaires

Nous commentons d’une part le dessin et/ou la gravure publiés dans le Recueil d’Antiquités. D’autre part nous reprenons les observations de Caylus afin d’en souligner la pertinence ou bien le caractère erroné.